La rénovation énergétique: un défi pour le gouvernement et les professionnels de la construction
“Au rythme actuel, nous n’atteindrons pas l'objectif de 2050". L’ambition est claire : la Belgique doit disposer d’un parc immobilier neutre en carbone à l’horizon 2050. Étant donné que les bâtiments flamands en représentent une part importante, d’importants efforts et mesures sont encore attendus de la part du gouvernement pour atteindre cet objectif. Marc Dillen de la Vlaamse Confederatie Bouw (Confédération de la construction flamande) se relève les manches et dresse déjà un état de la situation.
Donnant donnant
D’ici 2050, tous les bâtiments, y compris les bâtiments non résidentiels, doivent être neutres en carbone. Les mesures et l’approche permettant d’atteindre cet objectif semblent dépendre totalement du bâtiment. « La situation est identique à celle des nouvelles constructions d’habitation qui, comme nous le savions, devaient être neutres en énergie au 1er janvier 2021. Et nous y sommes arrivés. Nous avons même fait mieux qu’escompté. Il doit être possible d’en faire de même pour les bâtiments non résidentiels. Cela commence évidemment par des efforts sous forme de mesures, d’encouragements et d'obligations. Des encouragements comme des primes et une déductibilité fiscale. D’un autre côté, il faut davantage d’obligations et de mesures, faute de quoi nous n'atteindrons pas les objectifs en 2050 », indique Marc Dillen, directeur général du VCB.
Le gouvernement donne le bon exemple
Les bâtiments flamands contribuent de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre. Environ 15 % d'entre eux consistent en des bâtiments non résidentiels tels que des écoles. Les bâtiments publics requièrent une approche différente de celle d'un bâtiment d’entreprise.
“Pour ses propres bâtiments, le gouvernement doit prendre les devants et montrer l’exemple. C’est à ce titre que l’entreprise de gestion facilitaire joue un rôle important de pionnier afin de montrer la marche à suivre au secteur privé. Il est donc important que le gouvernement prévoie les crédits nécessaires, et fasse preuve de suffisamment de créativité pour rendre ses propres bâtiments neutres en carbone. »
Les bâtiments non résidentiels gaspillent beaucoup d’énergie, avec des factures astronomiques à la clé. De plus, le gouvernement fait ici figure d’exemple en rehaussant les ambitions de rénovation existantes pour son propre patrimoine et en les réalisant plus rapidement. Il a ainsi été décidé d’investir pas moins de 46 millions d'euros dans des projets de construction d'écoles.
« Ce ne sera certainement pas suffisant, mais il est important que la construction d'écoles reçoive un incitant et des moyens financiers supplémentaires pour accélérer la rénovation énergétique. Nous constatons une baisse de la consommation énergétique primaire des bâtiments non résidentiels depuis 2006, à l’exception des écoles. Des efforts supplémentaires doivent urgemment être déployés à leur niveau. La rénovation énergétique des écoles est souvent associée à l'élimination de substances nocives, comme l’amiante. Nous constatons que cet aspect est de plus en plus souvent pris en compte lors de l’octroi de primes. »
L’importance d'une équipe de construction
Il est nécessaire d'encadrer les entrepreneurs au moyen d'un plan de rénovation clair, au départ d’un audit énergétique qui identifie clairement à l'avance les points névralgiques d'un bâtiment. « L’initiative doit venir du maître d'ouvrage. Nous mettons tout en œuvre pour faire intervenir un concepteur et un entrepreneur le plus tôt possible afin de constituer une équipe de construction. Cela permet de réduire les risques en termes de budget et d’éviter des surprises sur le prix total. Il existe de nombreux outils sur le marché pour effectuer un screening préalable d'un bâtiment. Il est alors plus facile d’évaluer au préalable le résultat final. Mais au bout du compte, il nous faut encore disposer d’un entrepreneur capable d’effectuer le travail correctement. »
Les bâtiments non résidentiels sont plus souvent loués, ou sont gérés par une partie externe. La structure de propriété est donc beaucoup plus complexe que dans le cas des bâtiments résidentiels.
« Il est important que les propriétaires soient encouragés à prendre des initiatives. Dans le cas d’opérations complexes, l’entrepreneur doit faire appel à son savoir-faire dès le départ afin de mettre en place une équipe de construction au sein de laquelle chacun partage ses connaissances dès le début du projet de rénovation. En outre, le propriétaire d'un bâtiment peut en augmenter la valeur en procédant aux rénovations énergétiques nécessaires. Nous supposons que dans le futur, les institutions financières imposeront des mesures plus strictes en matière d'octroi de crédit. À l’avenir, une banque n’accordera pas un prêt sans s’assurer que celui-ci permettra d’augmenter la valeur du bien. »
La bonne nouvelle est que le taux de rénovation est en hausse, mais cet élan ne doit pas s'arrêter.
SOUS LA LOUPE: Rénovation énergétique?
Il s’agit d’une rénovation visant à rendre les bâtiments neutres en carbone et plus efficients sur le plan énergétique d'ici 2050. Cela entend également qu’en consentant à un investissement supplémentaire, nous réduirons notre consommation énergétique et nos émissions de CO2 au cours des prochaines années. Si chaque propriétaire de bâtiment s’y attèle, nous parviendrons à faire baisser la consommation énergétique d’ici 2030 et, espérons-le, à rendre tous les bâtiments neutres en carbone à l’horizon 2050.
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